Que retenir pour ma première participation ? Et pour les suivantes ?
Et bien, de l’anticipation !!! Je crois que ça peut aider ! L’année prochaine, je m’y mettrai plus tôt, histoire de rédiger les articles en avance et ne pas être prise par le temps.
Sinon, quelle belle aventure ! J’en retiens que chaque article (ou presque) peut faire l’objet d’un approfondissement et de précisions pour des articles futurs. Et aussi que ce partage est très riche !
La lecture des articles des copains m’a appris beaucoup de choses, drôles, inattendues.
Cet avant-dernier article du Challenge sera consacré à la joie de trouver !!! Et aux petits mots qu’on crie ou murmure, en fonction de l’endroit où on se trouve, au moment où on tombe sur LE bon ancêtre, celui qu’on cherche depuis des lustres, et qu’on a l’impression qu’il n’a jamais existé !
Ces petits mots, ils marchent aussi pour celui qu’on ne cherche pas depuis longtemps.
En fait, je crois que chaque fois qu’on déniche quelque chose ou quelqu’un en généalogie, on est content ! Même si ça ne nous a pas pris 10 ans ! La généalogie a ceci d’agréable qu’elle est faite de tout un tas de petits moments de bonheur, qu’on a envie de partager.
Fouiller dans les archives de l’assistance publique n’est pas évident, émotionnellement parlant.
La grand-mère paternelle de mon conjoint est une enfant de l’assistance publique, une enfant trouvée. Mon beau-père m’a un jour demandé de faire des recherches sur elle, afin d’enfin connaitre son histoire et arrêter d’entendre les « on-dit » de ses frères et sœurs plus âgés.
Les services d’archives départementales ne conservent pas tous les dossiers individuels, ils font un échantillonnage. Mais par chance, les dossiers de la mère de mon beau-père ont été conservés. Elle avait 9 frères et sœurs, ils ont été abandonnés à Nantes.
Dans un dossier d’enfant de l’assistance publique, on trouve tous les renseignements le concernant depuis sa prise en charge jusqu’à sa majorité. Cela passe par sa scolarité, puis son début de vie professionnelle (si l’enfant a été placé chez quelqu’un pour travailler), les soins qui lui ont été apportés, l’argent qu’il a gagné. On trouve également des détails sur les conditions de son abandon.
Ces dossiers donnent une humanité à l’ancêtre concerné, ils peuvent aider à comprendre certaines choses sur eux, comme un comportement, une rigueur, une tristesse. Avant de les consulter, il faut être prêt à se confronter à une réalité parfois difficile.
La série W des Archives départementales regroupe les fonds (versements) contemporains, c’est-à-dire les fonds postérieurs à 1940. Cette série est continue : les versements se voient attribuer un numéro à leur arrivée dans le dépôt, sans que leur thématique ne soit prise en compte. Si bien qu’on peut trouver un versement de la Préfecture à la suite d’un versement du service des Ressources humaines du Conseil départemental.
Cette série a été créée dans un souci de gestion de l’espace dans les dépôts. Il était devenu trop compliqué de provisionner de la place à la suite de chaque série thématique.
Toutefois, pour le chercheur, cette série peut parfois paraitre inaccessible. Les archivistes mettent alors en place des instruments de recherche en ligne pour pouvoir fouiller dans ces fonds (recherche par mot-clé, par cadre de classement, notamment). Car il serait dommage de passer à côté de la série W dans vos recherches, le XXe siècle est tout aussi intéressant que les autres siècles à étudier !
Exemple de résultats avec une recherche en plein texte sur « Tréfimétaux »
Je sèche ! Je n’arrive pas à trouver d’idée pour la lettre V ! Je me doutais bien que cela allait arriver, surtout en fin de challenge.
Je n’ai pas d’ancêtre dont le prénom commence par V, pas de lieu de vie non plus. A part Vendée ! Mais oui, mais c’est bien sûr !
La Vendée ! Tous les ancêtres (ou presque) viennent de là. Ils n’ont pas beaucoup bougé (de quelques kilomètres seulement pour les plus hardis). Je me demande si c’est pareil pour la plupart des généalogistes. Est-ce que vos ancêtres ont bougé ? Pas du tout ? Un peu ? Certains ?
Aujourd’hui encore, ma famille vit principalement en Vendée, en tout cas pour la génération précédente. Nous sommes quelques-uns de cette génération à s’être « exilés ». Mais en ce qui me concerne, je suis toujours ravie de rentrer !
Et vous ? Quel rapport entretenez-vous avec le lieu où vous êtes nés ?
Lors de mon passage aux Archives départementales de Loire-Atlantique, j’ai pu participer au classement des archives des tribunaux (série U).
Il s’agit de reclasser tous les fonds relatifs à la justice, soit des centaines de mètres linéaires. Un travail commencé il y a environ 10 ans, et qui sera bientôt achevé.
Comment ces fonds peuvent vous aider dans votre généalogie ? Les fonds de justice constituent une source assez peu connue des chercheurs, et pourtant elle peut vous donner des indices et des informations sur l’un de vos ancêtres, et combler un trou que vous pourriez avoir dans sa biographie. De plus, pour ceux et celles d’entre vous qui font des recherches sur des lieux, ils vont vous donner une photographie de la vie d’une commune pendant une période. Vous allez pouvoir apprendre qu’un commerce y était présent, ou une taverne, en consultant les archives des Tribunaux de commerce. Vous allez donc pouvoir préciser les informations que vous avez sur un lieu, une commune.
En Loire-Atlantique, un travail de saisie des affaires et d’indexation est en cours. Cela permettra au chercheur de retrouver, parmi les jugements des tribunaux correctionnels, une affaire par le nom des prévenus, par la nature du délit ou par la date. Un énorme travail qui pourra également servir en termes statistiques, pour une histoire sociale du département à travers le prisme de la justice.
Je vous mets le lien vers les inventaires déjà en ligne, afin de vous donner une idée de tout ce que vous pouvez y trouver. Les départements travaillent ou ont travaillé sur ces fonds, donc n’hésitez pas à les interroger pour faciliter vos recherches !
Tréfimétaux est une entreprise de sidérurgie dont une des usines a été construite à Couëron (sur les bords de Loire, à l’ouest de Nantes) à la fin du XIXe siècle. La production initiale était le plomb (notamment les plombs de chasse). Puis, elle se diversifie (cuivre, alliages) afin de rester compétitive. Mais progressivement, la production décline, jusqu’à la fermeture de l’usine en 1988.
Suite à cette fermeture, une association d’anciens ouvriers de l’usine s’est constituée afin de garder la mémoire ouvrière vivante et de la transmettre. En 2018, l’association a fait don de son fonds d’archives à la ville de Couëron. Ce don s’est fait dans la volonté de le mettre en valeur, et à travers lui, de travailler sur toute l’histoire de l’usine.
Suite au classement du fonds, un inventaire a été établi. La volonté de le présenter lors des Journées Européennes du Patrimoine, à travers une exposition notamment, était présente depuis le don du fonds. Un gros travail d’exploitation a alors commencé.
Des rencontres avec les anciens ouvriers de l’usine nous a permis de comprendre le fonctionnement de l’usine, la vie à l’intérieur, la vie à l’extérieur, la dureté du métier, les conditions de travail, les grèves. Très vite, nous avons remarqué que de leurs témoignages ressortaient les ressentis, les sens : la chaleur, le bruit, les repas, les couleurs du métal en fusion, les odeurs de l’usine, mais aussi la notion du temps. Nous avions nos thématiques de travail !
Une exposition a abouti, de laquelle nous sommes très fiers (je l’avoue), parce qu’en plus d’être belle, elle est complète, érudite, accessible. Pour la construire, nous nous sommes entourés d’un graphiste et d’un ébéniste. Lors des Journées du Patrimoine, les anciens ouvriers de Tréfimétaux étaient présents pour raconter « en vrai » leur vie à l’usine. Par la suite, l’exposition s’est délocalisée dans un lycée et dans un musée nantais. Ce fut une très belle expérience de mise en valeur d’un fonds d’archives.
Joseph Stany-Gauthier est le premier conservateur du Musée du Château des Ducs de Bretagne à Nantes (XXe siècle). Au cours de sa vie, il a sillonné les routes et les chemins de la Loire-Atlantique et pris des notes (très nombreuses) sur chaque commune du département. Ses notes sont transcrites sous forme de fiches sur lesquelles il dessine les monuments, écrit des anecdotes. Il a également compilé des coupures de presse, des cartes postales, des photographies.
Tous ces documents sont conservés aux Archives départementales de Loire-Atlantique sous la cote 284 J. Lors de mon passage dans ce service, j’ai eu la chance de reclasser ce fonds. Nous avons procédé par commune. D’autres documents sont relatifs à la Loire-Atlantique dans son ensemble, nous avons ici préféré le classement thématique.
Le fonds Stany-Gauthier est une source infinie pour la recherche sur les communes. Beaucoup de détails y sont consignés, permettant d’avoir une vision du département à une période précise.
Le statut de relégué a été instauré par la loi du 27 mai 1885. Il entraîne « l’internement perpétuel sur le territoire des colonies ou possessions françaises ». Cela signifie que, même après leur peine, les condamnés récidivistes ne peuvent pas revenir en métropole.
Je ne connaissais pas ce statut avant qu’un ami me demande de faire des recherches sur le cousin de son grand-père. Dans sa famille, beaucoup de « on-dit » circulaient sur cet homme, et mon ami m’a demandé de mettre les choses au clair en faisant des recherches sur lui. On avait déjà pas mal de matière, il avait fait des recherches dans la presse ancienne, où il avait découvert les « exploits » de cet aïeul : vol, escroquerie, abus de confiance.
J’ai pu confirmer ces délits par les jugements des tribunaux de Saint-Nazaire et de Nantes. J’ai également cherché sa fiche matricule (il avait été condamné pour insubordination).
Les multiples récidives ont conduit cet ancêtre à être condamné au bagne. Je me suis alors tournée vers les Archives de l’Outre-Mer, à Aix-en-Provence. Et nous avons trouvé son dossier individuel de bagnard ! Tout son parcours (depuis son embarquement en 1938) y était relaté (notamment deux tentatives d’évasion). Il est mort là-bas, en 1942.
Je vous raconterai l’histoire de cet homme plus précisément dans de prochains billets, car il vaut bien un petit feuilleton !
La presse ancienne regorge de brèves et autres articles relatant les faits divers, petits évènements qui se sont déroulés dans les régions. Ces récits sont une plongée immersive dans le quotidien des campagnes et des petits bourgs.
On trouve également des récits d’audiences, des publicités, des résultats de courses hippiques, des informations générales du quotidien. La lecture de tout cela fait souvent sourire, non pas de la situation, mais de la façon dont c’est écrit.
J’ai sélectionné un petit quiproquo, survenu à Paimboeuf (Loire-Atlantique) en décembre 1911. Bonne lecture !