Challenge Upro-G – Février – Un fait divers
Pour préparer ce post, je me suis plongée dans les journaux anciens en ligne (sur le site des Archives départementales de la Vendée), et notamment dans les exemplaires d’un journal intitulé La Vendée Républicaine : http://recherche-archives.vendee.fr/archives/fonds/FRAD085_4num291 .
J’avais déjà eu l’occasion de fouiller dans ce journal, notamment dans les tous petits articles mentionnant les faits divers ayant eu lieu dans région. Ils relatent des faits variés dont certains sont truculents :


Mais l’un d’eux a particulièrement attiré mon attention. Il s’agit de celui-ci :

La découverte d’une partie de corps humain est assez rare dans une ville comme la Rochelle. Mais ce qui a piqué ma curiosité n’est pas tant la découverte que la référence à la femme découpée en morceaux de Paris.
J’ai donc voulu chercher cette femme.
Pour situer le contexte, M. Taylor, mentionné dans l’article, est le Chef de la Sûreté de Paris entre 1885 et 1887. C’est son service qui est en charge de l’affaire. Le cadavre de cette femme a été trouvé le 05 août 1886 à Montrouge (sud de Paris). Selon les archives anthropologiques, il s’agit d’une femme de 22 ans, dépecée en 7 morceaux. Le magasine Détective revient sur cette affaire dans un long article sur les dépeceurs, en avril 1938. On y apprend que la tête de la victime manquait au moment où elle a été découverte.

J’ai continué mes recherches avec la presse. Le Journal de Roubaix, en novembre 1900, nous fait un état, une sorte d’étude, sur les dépeceurs. Dans cet article, le journaliste parle de plusieurs cas de dépeçage, et notre affaire y apparait. Malheureusement, elle est relatée dans les affaires non élucidées. Toutefois, quelques informations supplémentaires viennent compléter mes recherches : les morceaux de la femme de Montrouge avaient été « enveloppés dans une toile cirée blanche, du genre de celles qui servent à couvrir la table de famille, dans les ménages pauvres ». Une sorte de fil à fouet a également été utilisé pour nouer la toile, accompagnée d’un morceau d’étoffe. L’auteur nous apprend que cette toile a également été utilisée dans un autre meurtre à Ménilmontant (20e arrondissement de Paris) en 1886. Sur cette affaire, l’assassin avait fait deux paquets avec les restes de sa victime et les avait jetés à deux endroits. Même chose que pour le meurtre de Montrouge, deux ans plus tard. On peut donc être en droit de se poser la question d’un même assassin pour ces deux affaires…


J’ai fait la demande du dossier d’instruction à la Préfecture de Paris. Je suis pour l’instant dans l’attente de la réponse des services, je ne manquerais pas de vous tenir au courant !
Donc, à ce jour, le mystère de Montrouge (et par extension celui de Ménilmontant) reste entier.